Cinq représentantes et représentants communautaires et de la société civile venant du Ghana, du Nigeria et de Côte d’Ivoire sont à Bruxelles pour dénoncer l’accaparement de leurs terres par une entreprise belge spécialisée dans la production de caoutchouc et d’huile de palme, SIAT (Société d’investissement pour l’agriculture tropicale), et son impact négatif sur les populations locales.
Ils ont organisé une action devant les bureaux de l’entreprise, à Zaventem. Pancartes, bannières, slogans, les messages étaient unanimes : “rendez-nous nos terres”, “Non à la déforestation pour les plantations industrielles« , “Droits humains avant le profit”. Un moment symbolique était organisé, avec des signes de mains en rouge sur les pneus. Le message est clair “Nous ne voulons pas mourir pour votre caoutchouc ». Enfin, les communautés affectées ont lu - en français et en anglais - la lettre qu’ils ont remise au CEO de SIAT. On peut y lire : “Nous considérons que toute discussion entre le GROUPE SIAT, les personnes affectées par ses activités et les représentants de leurs intérêts, doit avoir lieu directement sur le terrain. Si une telle communication a lieu, elle doit être transparente, équitable, inclusive et menée de bonne foi.”
SIAT fait partie des cinq grandes entreprises qui contrôlent à elles seules 75% des plantations de palmiers à huile en Afrique. Elle vend ses produits à base d’huile de palme à de grandes multinationales telles qu’Unilever et Nestlé, et ses produits en caoutchouc alimentent les chaînes d’approvisionnement de géants internationaux du pneumatique tels que Michelin et Goodyear. Ce cas est emblématique du phénomène international d’accaparement de terres opéré par des entreprises internationales et des violations de droits humains qui les accompagnent.
Composition de la délégation
- Gladys Omorefe Osaghae (Nigéria) : agricultrice, leader communautaire et secrétaire d’un groupe de femmes de la communauté d’Obaretin. Membre de l’Integrated Rice Farmers Association of Nigeria (IRFAN).
- Sinan Ouattara (Côte d’Ivoire) : représentant des communautés locales de Famienkro, porte-parole du roi des Andohs NANAN AKOU MORO II et président de l’Alliance pour le Développement Durable et l’Environnement (ADDE).
- Daleba Nahounou Pierre Lautti (Côte d’Ivoire) : responsable « Justice sociale » et des programmes au sein de l’association Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) - Côte d’Ivoire
- Rita Uwaka (Nigéria) : coordinatrice du programme Forêt & Biodiversité chez les Amis de la Terre Afrique
- Wisdom Koffi Adjawlo (Ghana) : directeur exécutif de l’association Youth Volunteer for the Environment - Ghana
Compléments d’information
- Nouvelle note politique : « Les acquisitions de terres à grande échelle en Afrique : Impacts, conflits et violations de droits humains »
- Vidéo : « Témoignages de communautés affectées par les activités de SIAT au Ghana »
- Vidéo « Made in impunity : Caoutchouc belge de Côte d’Ivoire »
- Fiches : Les cas du Ghana et dela Côte d’Ivoire présentés par le Tribunal Populaire sur des cas de violations commises par des entreprises agro-industrielles en Afrique.
- Article publié par GRAIN : « En Afrique, les communautés résistent à l’accaparement des terres destinées à la production d’huile de palme »