Les inégalités entre les riches et les pauvres se creusent de façon dramatique partout dans le monde, exacerbées par les conséquences durables de la crise sanitaire. La part des revenus et des patrimoines accaparées par les catégories de population les plus fortunées ne cesse d’augmenter. A l’autre bout de l’échelle, des dizaines de millions de personnes basculent dans l’extrême pauvreté, essentiellement dans les pays du Sud. Partout, la précarité augmente.
Dans le même temps, les besoins d’investissements publics sont immenses : atteindre les Objectifs de développement durable des Nations Unies (faim, santé, éducation, eau, inégalités, énergie, etc.) requiert un montant estimé entre 3 500 et 5 000 milliards de dollars, dont une part devra être prise en charge par les collectivités.
Or aujourd’hui, les systèmes fiscaux qui sont censés atténuer les inégalités et mobiliser des moyens publics sont inefficaces. Pire, ils sont injustes.
Grâce à diverses pratiques d’évasion fiscale, les grosses fortunes et les entreprises multinationales parviennent à payer très peu, voire pas du tout d’impôt. Le FMI estime globalement la perte de recettes fiscales à 600 milliards USD par an à l’échelle mondiale, dont 200 milliards par an uniquement pour les pays en développement. La concurrence fiscale entre les Etats, qui se livrent une compétition pour attirer les entreprises et les investissements, aggrave ces phénomènes.
Il est urgent de remédier aux inégalités et de dégager des moyens pour financer les priorités collectives, telles que les services publics et la lutte contre le changement climatique.