Le financement des Objectifs de développement durable nécessite de mobiliser des moyens substantiels, à commencer par la mobilisation des ressources domestiques – et donc des recettes fiscales suffisantes.
Or, grâce à diverses pratiques d’évasion fiscale, les grosses fortunes et les firmes transnationales profitent des failles du système fiscal international pour payer très peu, voire pas du tout d’impôt.
Cette dynamique est accentuée par la compétition fiscale des Etats : dans le but d’attirer les investisseurs étrangers, ils offrent des conditions d’installation de plus en plus attractives pour les entreprises et provoquent une course au moins-disant fiscal.
Ces stratégies fiscales ont non seulement pour conséquence de réduire la base taxable et les recettes fiscales des Etats, mais elles accentuent en outre les inégalités, qui augmentent dans la plupart des pays. En effet, au Nord comme au Sud, la taxation des profits des firmes transnationales et des grosses fortunes diminue, tandis que la taxation des revenus du travail a tendance à augmenter.
Cette injustice fiscale implique qu’une poignée de personnes et de sociétés fortunées sont favorisées au détriment des classes moyennes et des personnes les plus pauvres, qui doivent compenser ces pertes qui affectent directement le financement des services publics (éducation, santé, justice, etc.) en payant proportionnellement plus d’impôts que les nantis.
Les flux illicites fuyant chaque année les pays en développement par le biais des paradis fiscaux représentent par ailleurs près de sept fois le montant total de l’aide publique au développement.