Si l’aide publique au développement n’est pas la panacée, elle a néanmoins démontré son efficacité pour soutenir le développement économique et social dans les pays pauvres. L’étude d’impact réalisée par les chercheurs de l’Université des Nations Unies sur la période 1970-2007 démontre qu’un flux moyen annuel de 25 dollars d’aide par habitant a permis de réduire la pauvreté de 6,5% et d’accroître les investissements de 1,5%, le taux de croissance du PIB de 0,5%, l’espérance de vie de 1,3 ans et le taux moyen de scolarisation de 0,4 an dans les pays en développement bénéficiaires.
Pourtant, la plupart des pays donateurs, dont la Belgique, ne respectent pas leur engagement de consacrer 0,7% de leur RNB à l’aide publique au développement (APD). Qui plus est, une part de l’APD est une « aide fantôme » qui n’est pas directement allouée au financement des programmes de développement, tandis que seule une minorité de l’APD mondiale bénéficie aux pays les plus pauvres. De son côté, l’Union européenne instrumentalise de plus en plus l’aide au service de politiques migratoires restrictives, détournant ainsi la coopération au développement de son objectif premier.
Enfin, les principes d’efficacité de l’aide, tels que définis par l’OCDE, ne sont pas suffisamment respectés, tandis que des politiques commerciales, agricoles, environnementales ou migratoires incohérentes des gouvernements des pays donateurs continuent de contrecarrer l’impact positif des politiques de coopération au développement dans les pays partenaires.
Le CNCD 11.11.11 demande que le gouvernement belge tienne sa promesse et adopte une trajectoire de croissance linéaire et contraignante pour que l’APD belge atteigne effectivement - et enfin - 0,7% du revenu national brut (RNB) pour 2030 au plus tard. Cette décision doit être mise en œuvre en même temps que le budget 2023. Il plaide également pour la non-comptabilisation en APD des montants de « l’aide fantôme », la non-instrumentalisation de l’aide, et le respect de la cohérence des politiques en faveur du développement (CPD).
Les +
Le gouvernement belge s’est accordé sur le principe d’une croissance budgétaire pour atteindre 0,7% du RNB en aide publique au développement en 2030.
La Coopération belge a respecté en 2020 l’objectif international d’allouer au minimum 0,15% du RNB aux pays dits « les moins avancés ».
La Belgique a relancé plusieurs programmes bilatéraux de coopération en 2021 et 2022, en augmentant notamment l’enveloppe budgétaire prévue pour le futur programme avec la République démocratique du Congo.
La Coopération belge a mobilisé des financements additionnels pour soutenir l’Ukraine, plutôt que de réorienter des budgets d’APD comme l’ont fait d’autres pays européens.
Les -
L’APD belge a augmenté en valeur nominale entre 2020 et 2021, passant de 2 033 à 2 186 millions EUR, mais elle a baissé en termes relatifs, passant de 0,47 à 0,46% du revenu national brut (RNB) : la Belgique s’est donc éloignée de l’objectif international de 0,7% en 2021. Elle est restée sous la moyenne européenne et est entourée de pays voisins qui sont tous, sans exception, plus généreux qu’elle.
La Belgique ne respecte pas son engagement d’allouer 15% de l’APD à la souveraineté alimentaire.
La part de l’APD gérée par la Direction générale de la Coopération au développement (DGD) a diminué, passant de 60% en 2020 à 56% en 2021.